Paul-Olivier Claudepierre a repris il y a cinq ans avec son associé David Matheron la maison Martin-Pouret, producteur ancestral de vinaigre et de moutarde d’Orléans. Convaincu de la puissance des marques de terroir, il veut utiliser la notoriété de cette petite entreprise iconique pour renforcer l’identité culinaire de la région. Interview.
Les produits du Centre-Val de Loire sont-ils suffisamment connus ?
Nous avons sur ce territoire une grande richesse et une variété absolue de produits, peut-être plus que partout ailleurs. Il nous manque juste une identité forte. C’est toute la différence avec des régions comme l’Alsace ou la Bretagne où le sentiment d’appartenance facilite la préférence pour des marques locales. Ici, la région est encore en train de s’écrire, mais ce n’est pas grave. A nous, en tant qu’acteurs de ce territoire, de donner aux habitants des raisons d’être fiers de leur patrimoine et de la qualité des produits locaux. Et quoi de mieux que l’alimentaire et la gastronomie pour contribuer à faire naître ce genre de sentiment !
Quels intérêts trouvez-vous à adhérer à une marque comme © du Centre ?
Je n’y vois que des effets vertueux. Une telle démarche permet aux distributeurs d’identifier ces savoir-faire locaux qu’ils ne connaissent pas forcément et de mettre en avant ces produits dans leurs magasins. Pour les consommateurs qui ont de plus en plus envie de consommer local et en circuit court, c’est un gage de qualité et de savoir-faire. Les producteurs, eux, peuvent profiter de cette mise en lumière pour développer leur activité. Et enfin, au niveau plus global, cela ne peut qu’attirer de nouveaux acteurs sur ce territoire, pour investir et développer à leur tour des projets dans l’agroalimentaire. Là encore c’est positif !
Quelle importance accordez-vous à votre enracinement local ?
Cet ancrage local est fondamental pour notre stratégie nationale et internationale. Une bonne partie de nos fournisseurs sont locaux, notre moutarde par exemple est faite à 100% à partir de graines cultivées aux environs de Pithiviers et tous nos cornichons viennent du Loir-et-Cher. Regardez aussi nos étiquettes. Vous pouvez voir que ce que nous mettons en avant pour le vinaigre ou la moutarde, c’est Orléans, et pas notre marque. Le nom de la ville est en bien plus gros caractères que Martin-Pouret! Notre conviction, c’est qu’on ne peut être une entreprise forte que si l’on est fort sur son territoire. Ce n’est qu’ensuite qu’on peut aller briller à l’extérieur.
Comment souhaitez-vous contribuer, à votre niveau, à renforcer la notoriété de la marque © du Centre ?
Avec Martin-Pouret, nous avons repris une maison née en 1797, qui a quelque chose d’iconique. Sa longue histoire et sa légitimité nous permettent d’être un peu plus visible que d’autres. C’est une chance, et nous la cultivons, mais notre objectif n’est pas seulement de mettre en avant nos produits au travers d’un logo. Ce que nous souhaitons, c’est que cette énergie puisse aussi contribuer au développement de la démarche © du Centre, en apportant une valeur ajoutée, en participant à la réflexion sur son développement. Il faut une stratégie aboutie, qui implique les acteurs. Et en toute humilité – car nous sommes tout petits -, nous avons la conviction que nous pouvons faire de Martin-Pouret un des porte-drapeaux de l’agroalimentaire dans le Centre-Val de Loire.