Cette ferme familiale s’est diversifiée en se lançant dans la fabrication de desserts lactés, de yaourts et de fromage. Une réussite pour cette entreprise qui emploie maintenant 18 personnes et ne cesse de grandir.
A l’entrée de la fromagerie Maurice, à Neuilly-le-Brignon en Indre-et-Loire, les effluves de chocolat accueillent le visiteur. Ce jour-là, l’atelier qui se situe à deux pas des hangars où vivent les vaches laitières, concocte une recette maison de riz au lait dont l’arôme puissant suffit à faire saliver de gourmandise…
Les cuves sont en train de chauffer. Un peu plus loin, la production est mise en pot et emballée automatiquement, puis stockée dans la chambre froide. Quelques heures plus tard, tout partira directement vers les rayons des grandes surfaces de la région, entre Chartres et Poitiers. Un circuit ultra court, principe fondateur de cette entreprise lancée en 2010.
A l’époque, la ferme familiale, qui réunit Christophe Maurice, son épouse, et maintenant ses deux fils et leurs conjoints, vend tout son lait à la coopérative, et ce sont les industriels qui récupèrent la valeur ajoutée. « On s’est dit qu’on allait transformer nous-même notre production, on ne savait pas faire mais on a appris et on a décidé de créer notre fromagerie sur place », explique Viviane Maurice.
La petite entreprise démarre avec un fromage, une tomme de Touraine, et des desserts lactés, riz au lait et semoule. Au début, les pots sont remplis de façon très artisanale, au pichet et scellés au fer à repasser et les produits vendus dans les boutiques autour, ou à la ferme. L’année suivante, la fromagerie se lance dans la fabrication de yaourts, en lien avec une boutique de producteurs de l’agglomération tourangelle.
Très vite, la production prend de l’ampleur. L’atelier se mécanise, avec l’achat de machines d’occasion pour empoter et emballer, auprès de fournisseurs situés si possible à proximité. Les débouchés se multiplient, grâce à l’appétit des grandes surfaces et des cantines des collectivités.
Et les produits se diversifient avec de nouvelles recettes qui plaisent comme un riz au lait rhum raisin ou une semoule orange et fruits confits, toutes mises au point par Viviane, ou encore un « Bourdel affiné au Vouvray », du nom du lieu-dit où se trouve la ferme.
Sur les étiquettes, le logo © du Centre figure en bonne place. « Pour nous, cette marque régionale a tout son sens, car on vend du local », poursuit l’agricultrice. « On a donc fait partie de © du Centre dès le départ et on a intégré le logo dans les emballages dès que possible. Si les gens sont un peu chauvins, cela peut emporter la décision d’achat. Mais nous mettons aussi en avant la qualité, avec du lait entier et des ingrédients naturels. ».
En parallèle la ferme se transforme, avec des robots de traite, des robots pour nourrir les 130 vaches, à partir des cultures de la ferme, pour nettoyer le sol, etc. « On était tout seul sur le coin à faire ce genre d’offre, il y avait une demande, on est tombé au bon moment », résume Viviane Maurice.
La petite entreprise qui produit une quarantaine de références emploie désormais 18 personnes, plus cinq autres à la ferme. Elle génère 1,8 million d’euros de chiffre d’affaires et assure tout elle-même, jusqu’à la prospection commerciale et la livraison.
Pour être encore plus autonome, elle s’oriente maintenant vers l’autosuffisance en énergie, dès 2024. La fromagerie va se couvrir de panneaux solaires, en plus du méthaniseur opérationnel depuis quatre ans pour recycler les effluents de l’élevage. Et elle va dans le même temps se réorganiser et s’agrandir, pour satisfaire davantage encore de gourmands…