Pionnière des brasseries artisanales en Loir-et-Cher, cette entreprise de Cour-Cheverny a parié sur le tourisme au pays des châteaux pour séduire une clientèle locale ou de passage attachée aux produits du terroir.
A Cour-Cheverny, on ne produit pas seulement un excellent vin blanc. On y trouve aussi des bières artisanales, celles de la Brasserie Guillaume, la première à avoir vu le jour en Loir-et-Cher, en 2015. Et comble de l’ironie, c’est un œnologue et agronome de formation qui est à la manœuvre !
Installé depuis vingt ans dans le département, Guillaume Leclercq, 48 ans, ne parle pas de reconversion, mais plutôt d’évolution. « J’ai muri mon projet. J’avais envie d’être indépendant, de travailler dans le domaine des alcools. Je voulais aussi maîtriser la fabrication et la distribution et mieux concilier ma vie familiale et ma vie professionnelle. Et puis je suis originaire du nord, ce qui marque un peu… », sourit le brasseur, qui emploie désormais un salarié.
Son crédo ? Des produits de terroir – estampillés brassés en Loir-et-Cher et © du Centre – et une empreinte carbone réduite avec une diffusion en proximité, à Blois, Vendôme ou Orléans. « Avec la fréquentation touristique locale, j’ai senti qu’il y avait un bon potentiel », poursuit le patron.
L’entreprise produit une quinzaine de bières, soit 450 hectolitres par an, en bouteilles de 33 et 75 cl et en futs de 20 et 30 litres, avec trois marques, la Gueule de Blois, la 1515 et l’Abbaye de Cornilly. Il y a les classiques, brunes, blondes ou ambrées et des cuvées spéciales, au miel de Sologne, aux fraises de Cour-Cheverny, au moult de Touraine Sauvignon, à l’époque des vendanges…
Pour les matières premières, l’approvisionnement est délibérément local. L’orge vient des environs de Vendôme, elle est maltée à Cloyes-sur-le-Loir, en Eure-et-Loir. L’épeautre vient du nord du Loir-et-Cher, le froment d’Issoudun, etc. Seuls le seigle et bien sûr le houblon viennent de plus loin, d’Alsace et des Flandres, même si des essais sont en cours dans la région.
Dans la même logique, les bières sont diffusées dans les environs, par des cavistes, des restaurants, des sites touristiques comme le zoo de Beauval, le Clos Lucé, des campings ainsi qu’en grande distribution, où la brasserie Guillaume réalise la moitié de ses ventes.
Là, c’est avec l’aide de © du Centre que Guillaume Leclercq affiche sa différence. « Dans le réseau spécialisé, il y a du conseil et la volonté de mettre en valeur les produits locaux. En supermarché, mes bières se retrouvent en rayon au milieu de beaucoup d’autres, c’est plus compliqué d’attirer l’attention. J’ai donc décidé d’intégrer le logo © du Centre à mes étiquettes », détaille le brasseur, prêt à tester tout ce qui pourra contribuer à promouvoir le local et la proximité. « Je ne sais pas si cela augmente les ventes mais au moins cela nous distingue des autres ! »
Fidèle à l’engagement écoresponsable qui l’anime, la brasserie Guillaume s’attaque maintenant à un nouveau projet. Elle veut développer la consigne pour ses bouteilles en verre, en partenariat avec l’entreprise spécialisée Bout à Bout qui envisage de s’implanter en Touraine, et peaufine actuellement les derniers détails pour se mise en œuvre, en espérant que ses revendeurs vont suivre.
