Fromagerie Jacquin et fils, une histoire de famille au service de l’excellence fromagère 

Une visionnaire à l’origine de l’aventure

L’histoire de la fromagerie Jacquin commence avec Adrienne, l’arrière-grand-mère visionnaire, qui a su voir le potentiel de la production fromagère dans une région propice à cette activité. En 1947, elle pose les premières pierres de l’entreprise qui portera le nom de P. Jacquin et Fils. « La lettre P. est un clin d’œil à son fils Pierre. À cette époque, les femmes s’occupaient souvent du troupeau tandis que les hommes travaillaient aux champs. Pierre, a rapidement diversifié ses compétences en devenant affineur » souligne Romain Jacquin, actuel codirigeant de la fromagerie avec ses deux frères, Guillaume et Josselin.

Expansion et modernisation

En 1976, la fromagerie fait un bond en avant avec l’achat d’un terrain à La Venelle et la construction de la première fromagerie électrique de France, abandonnant ainsi les méthodes de chauffage au bois. La même année marque le début de l’ouverture à l’international, avec pour commencer les États-Unis. Ce partenariat avec un grossiste de New York reste aujourd’hui encore un marché essentiel pour l’entreprise. 

Dans les années 80, deux des trois enfants de Pierre ont progressivement intégré l’entreprise. Christian, formé en laiterie, et Pascal, ancien pépiniériste, ont ainsi répondu à l’appel de leur père, poursuivant l’œuvre familiale. 

Lorsque la deuxième génération incarnée par Pierre et son épouse Suzanne a pris officiellement sa retraite, la fromagerie s’est transmise naturellement aux mains de la troisième génération. L’entreprise connaît alors son premier grand agrandissement, triplant sa surface de production avec l’objectif de se développer davantage et de conquérir de nouveaux marchés à l’international. 

Guillaume, Romain, et Josselin incarnent la quatrième génération à la tête de l’entreprise familiale depuis les années 2000. Ils ont amené une nouvelle dynamique à l’entreprise. Les fils de Pascal ont chacun leur domaine d’expertise. À Guillaume la partie production, à Romain la partie administrative et commerciale et à Josselin la partie emballage. 

Sous leur impulsion, le chiffre d’affaires est ainsi passé de 9 à 30 millions d’euros, avec une part croissante réalisée à l’international (60 % du CA).

77 collaborateurs travaillent actuellement sur la fromagerie.

La clientèle est exclusivement en B to B : grossistes, importateurs, exportateurs, chaînes de magasin, Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) locales ou encore crémiers locaux. « Rungis est livré tous les 2 jours. Du SPAR au petit VIVAL rural les consommateurs peuvent nous retrouver ! » souligne Romain Jacquin. 

Romain, en charge également de la R&D, a développé une nouvelle gamme de fromages desserts : « nous sommes attentifs aux évolutions des habitudes de consommation. Ces créations innovantes, telles que le cœur fondant rose et pétales de fleurs, ou le fromage au thym pour le marché libanais, enrichissent notre offre tout en respectant les traditions artisanales. »

Malgré son succès international, la fromagerie Jacquin reste profondément ancrée dans sa région. Elle travaille avec 58 producteurs locaux, collectant le lait quotidiennement et ce même les dimanches et jours fériés ! La tournée matinale commence à 2h du matin pour garantir la fraîcheur et la qualité des produits. « Nous sommes attentifs aux producteurs car une fromagerie sans éleveur c’est du jamais vu ! Nous sommes fiers de dire que nous n’avons jamais perdu un éleveur. Nous travaillons aujourd’hui avec des petits-enfants d’éleveurs. Ils sont, comme mes frères et moi la 3^e ou la 4^egénération » indique Romain.

Le respect des traditions reste au cœur de la production. 

Les fromages, tels que la bûche de tradition, le Valençay, le Selles-sur-Cher, et le Sainte-Maure-de-Touraine, sont moulés à la louche, salés et cendrés à la main. 

Si le geste reste ancestral, il faut une coquille industrielle pour pouvoir produire selon les normes qualités françaises, européennes et aussi celles de l’International Food Standard (IFS), le référentiel international alimentaire.

Chaque année, la fromagerie produit 3500 tonnes de fromage à partir de 10 millions de litres de lait, dont 70 % sont en AOP.

« La recette d’origine est identique pour les fromages : du lait cru, des ferments et de la présure. Le lait vient d’une zone bien identifiée mais c’est dans le process d’affinage que le goût s’affine. C’est un rapport entre la masse, le volume, le poids pour avoir des arômes différents. L’AOP répond à un cahier des charges strict à la traçabilité parfaite. Nos 45 produits sont répartis dans deux familles : la catégorie des produits frais et celle des produits affinés. Nous opérons un contrôle interne quotidien sur tous les laits et un contrôle externe sur tous les lots fabriqués » précise Romain Jacquin.