O’lait : l’entrepreneur Clovis Ménard réinvente le yaourt à Ollé

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O’lait : l’entrepreneur Clovis Ménard réinvente le yaourt à Ollé

À Ollé, charmante petite commune de 600 habitants en Eure-et-Loir (28), se trouve une entreprise qui fait parler d’elle : O’lait. Derrière ce jeu de mots se cache Clovis Ménard, un agriculteur dynamique qui a décidé de transformer la production laitière locale en un projet ambitieux de fabrication de yaourts.

Un parcours unique

Clovis, un passionné de la terre et du lait, a débuté son parcours dans un tout autre domaine. Après avoir obtenu son baccalauréat, il s’est aventuré à Paris pour suivre un cursus de comptabilité. Mais les longues heures assis derrière un bureau ne lui convenaient pas. Il a donc pris la décision de retourner à Chartres pour suivre un BTS agricole. C’est lors d’un stage qu’il découvre l’élevage, une révélation pour lui.

Son parcours professionnel l’amène à travailler quatre ans dans une entreprise de recherche expérimentale de semences près de Chartres. Cependant, l’appel de la terre et le retour aux sources se font sentir. De retour à Ollé, sur l’exploitation céréalière de sa famille, Clovis ressent le besoin de diversifier ses activités. Fin 2021, son projet prend forme : il décide de créer O’lait, une entreprise de transformation laitière.

Clovis s’associe alors avec Mathias et Mathieu Jauneau, deux éleveurs installés à Brou, non loin d’Ollé. Ils s’occupent des vaches de Clovis, en plus de leur troupeau. Affectueusement nommées Pectine, Romarin, Oachette, Pendule, Rose ou encore Ronaldinho, les six vaches de Clovis sont devenues des stars des réseaux sociaux grâce à des publications « vachement bien » !

Aujourd’hui une septième vache a rejoint l’aventure. « Ces vaches laitières de races Prim’Holstein et Jersiaise sur Brou ont une alimentation produite à plus de 90% sur la ferme (herbe et ensilage), leur nourriture est garantie sans OGM et elles ont accès aux pâturages plus de 150 jours par an. Mathias et Mathieu s’occupent de la production et des soins aux vaches et de mon côté je pilote la transformation et la vente. Nous avons un objectif commun : promouvoir l’élevage Eurélien de moins en moins présent dans nos campagnes, l’agriculture en circuit court, le goût de l’authentique, le savoir-faire tout en gardant comme ligne de conduite l’agriculture raisonnée, le respect du bien-être animal et de l’environnement » indique Clovis. 

Clovis Ménard, dirigeant de O’Lait

La production : un savoir-faire local

Une à deux fois par semaine, Clovis se rend à Brou avec son tank-à-lait pour transporter la précieuse matière première. Chaque vache produit environ 10 000 litres de lait par an. Le processus de fabrication est rigoureux : le lait est pasteurisé à 90°C pour éliminer les bactéries, puis des ferments sont ajoutés à 45°C. Le lait est ensuite conditionné en yaourts, thermoscellé, et placé dans une étuve à 45°C pendant 4 à 5 heures. Enfin, une chambre froide rapide abaisse la température de 45°C à 4°C en deux heures. Les yaourts sont alors figés.

Chaque semaine, O’lait produit environ 8000 yaourts, commercialisés exclusivement en Eure-et-Loir. On peut les retrouver dans les grandes et moyennes surfaces (GMS) du département ainsi que dans des épiceries locales et quelques établissements scolaires. Les yaourts, disponibles en lots de quatre, se déclinent en plusieurs variétés : nature, sucré, et aromatisés (citron, vanille, fraise, et de la framboise d’avril à octobre). 

Les yaourts nature représentent 40 % de la production, les sucrés 15 %, le reste étant des yaourts aromatisés au citron, à la vanille, à la fraise, et en saison à la framboise.

Un produit naturel et responsable

Clovis est fier de produire des yaourts sans additif, sans colorant, sans conservateur et sans poudre de lait. « Souvent, les gens sont surpris par la couleur des yaourts aromatisés qui restent blancs », explique Clovis. Il faut dire que les consommateurs se sont tellement habitués à voir des yaourts aux couleurs si prononcées voire fluo à cause des colorants…

Les pots de yaourt en carton sont 100 % recyclables, renforçant l’engagement de Clovis envers l’environnement. Il a investi 250 000 euros pour construire un laboratoire de 200 m² dans l’ancienne bergerie de l’exploitation, équipé de près de 500 m² de panneaux photovoltaïques sur le toit et marquant ainsi son engagement pour l’environnement.

Une visibilité renforcée grâce à « C du Centre »

Clovis est également adhérent à la marque régionale « © du Centre » depuis qu’il s’est lancé avec O’Lait, ce qui lui apporte « une visibilité précieuse et un gage de confiance auprès des consommateurs. 90 % des produits d’O’lait sont fabriqués en Eure-et-Loir, et le logo de © du Centre est apposé sur les emballages des yaourts et le camion de livraison » précise le jeune entrepreneur. 

Clovis aime communiquer sur les réseaux sociaux, utilisant des jeux de mots pour ses produits, comme « pas un zeste » pour les yaourts au citron ou « ramène ta fraise » pour ceux à la fraise. Il a aussi créé des affiches pour sensibiliser les écoliers et les collégiens à la fabrication locale et au recyclage des yaourts.

Aujourd’hui, Clovis espère élargir sa distribution, notamment en obtenant des contrats avec les cantines scolaires des collèges et lycées dès septembre. Un défi de taille pour cet entrepreneur qui a su faire de son rêve une réalité, tout en restant fidèle à ses valeurs locales et responsables. Pour Clovis et ses yaourts, on ne peut que dire « Hauts les mains ! Voilà O’lait d’Ollé ! »

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